Hutchinson et moi

Hutch, c’est le souvenir d’un poster. J’ai 13 ans et demi, je suis dans une famille anglaise pour deux tristes et brumeuses semaines de février et je dors sous le poster de David Soul, dit Kenneth Hutchinson, dit Hutch. C’est la chambre mansardée de ma correspondante anglaise, ou de sa sœur, je ne sais plus , un lit à une place, une grande baraque inconfortable du côté de Manchester. Le samedi soir, on ne dîne pas à table, c’est fromage, crackers et soirée télé, et ceci dès le soir de mon arrivée. Et on passe Starsky et Hutch, série encore inconnue en France, que toute la famille regarde religieusement, et que je retrouverai avec plaisir quelques mois plus tard sur les écrans français. Une musique, une ambiance, un humour que je perçois malgré mon anglais hésitant qui va s’améliorer rapidement par nécessité : personne ne parle un mot de français dans cette baraque.

Hutch restera pour toujours le beau blond sur un poster, aujourd’hui il est mort, je n’ai plus 13 ans et demi et j’aime toujours les fromages anglais.